Abstract
In an effort to create elements of comparability across reform movements at the frontiers of the Islamic world, this article examines issues of legitimation and pedagogy in the five widely reported movements of reform in the western and central Sudan in the eighteenth and nineteenth centuries. Among the three most intentional efforts to legitimate reform and jihad, the “Muhammadan” form followed carefully by Uthman dan Fodio in Hausaland was the most successful and easily generalized. I then turn to the issue of pedagogy and the development of vernacular literatures (‘ajami) for the spread of Islam. The most widely developed were those of Sokoto, on the one hand, and Futa Jalon and, especially, Labe, on the other. These literatures of recitation enabled reformers to expand practice beyond the merchant and urban elites to reach the non- or less-literate people (e.g., slaves, women, and those in the rural areas generally) through recitation of poetry and narrative about Islam. At the end, I suggest a possible alternative path to the creation of vernacular literature, in the marriage of griot skills to the use of Arabic.
Résumé
Visant à créer des éléments de comparabilité entre les mouvements de réforme aux frontières du monde islamique, cet article examine des questions de légitimation et de pédagogie dans cinq mouvements de réforme bien connus du Soudan occidental et central aux dix-huitième et dix-neuvième siècles. Parmi les trois efforts les plus intentionnels visant à légitimer la réforme et le jihad, la forme ≪mahométane≫ soigneusement suivie par Uthman dan Fodio dans les royaumes haoussas fut la plus réussie et la plus facilement généralisée. Je me tourne ensuite vers la question de la pédagogie et du développement de littératures vernaculaires (‘ajami) pour la propagation de l’Islam. Les plus largement développées étaient celles de Sokoto, d’une part, puis de Futa-Djalon, et surtout de Labé, d’autre part. Ces littératures de récitation permettaient aux réformateurs d’étendre la pratique au-delà des élites marchandes et urbaines, pour atteindre les populations peu ou pas instruites (par exemple, les esclaves, les femmes et généralement les habitants des régions rurales) au moyen de récitations de poésie et de récits portant sur l’Islam. Finalement, je suggère une possible voie alternative vers la création d’une littérature vernaculaire, où les savoirs griots sont alliés à l’usage de l’arabe.