Abstract
Cet article examine les controverses qui se sont déroulées au sein de l’administration coloniale française concernant la micro-politique des relations locales entre administrateurs français et Africains de l’Ouest étudiants ou diplômés des écoles françaises. Au cours de la Première Guerre mondiale, des événements ont alimenté les craintes françaises d’une révolution socio-culturelle dans les relations coloniales. En 1918, plusieurs allégations d’incidents d’insubordination impliquant des étudiants, diplômés, et enseignants africains ont exacerbé ces peurs, et ces incidents devenus le centre des débats sur le rôle futur des sujets coloniaux diplômés des écoles françaises de l’AOF. La thèse principale de cet article est que l’attaque menée contre l’assimilationnisme dans la politique éducative des années 1910 n’était pas seulement un sous-produit des événements politiques majeurs, mais qu’il concerne aussi les relations quotidiennes de pouvoir et d’autorité dans les colonies. Cet article soutient la thèse que l’éducation française et les tentatives de contestation mineure par des étudiants, diplômés, et enseignants africains, ont provoqué des inquiétudes sur le pouvoir colonial français, et que ces points de contestation ont été au centre de l’élaboration des politiques éducatives à la fin de la guerre.