Abstract

Cet article analyse la résistance culturelle dans les Caraïbes autour de la Seconde Guerre mondiale. Se basant sur les écrits de Suzanne Roussi Césaire pour la revue Tropiques (1941–1945), sous le régime de Vichy en Martinique, mais s’inspirant aussi de son travail pour la revue, tel l’obtention du papier nécessaire pour l’imprimer, cet article propose de reconnaître ses pratiques comme une forme de marronnage. En reconnaissant la part du marronnage dans ses tactiques, on peut mieux apprécier les liens étroits entre les Œuvres de Suzanne Roussi Césaire, et les activités d’autres femmes caribéennes tout au long de la première moitié du XXe siècle. En effet, ses pratiques de marronnage rejoignent celles de Suzanne Lacascade, des sŒurs Paulette et Jane Nardal, ou encore d’Annie Desroy. Ensemble, elles produisent au fil de plusieurs décennies une conscience de race genrée, une mosaïque faite des histoires et mémoires de l’esclavage, de la colonisation et de la dissidence, et qui cumulera dans la décolonisation d’après-guerre.

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