Abstract

Cet article explore les relations masculines entre Samuel de Champlain et ses alliés autochtones pendant la guerre avec les Agniers de 1609–1610. Cette alliance militaire permettait à Champlain et aux Indiens de faire preuve de leur masculinité en démontrant leur courage, bravoure et leurs prouesses sur le champs de bataille. Contestations et conformités entre eux suscitèrent des liens profonds qui allaient au-delà de la nécessité et de la courtoisie; il y avait entre eux un respect authentique et réciproque concernant leur identité en tant qu’hommes. Contrairement à ses prédécesseurs du 16ème siècle, Jean Ribault et René Laudonnière, dont les carences comme chefs finirent par affaiblir l’implantation des français en Floride, la population de la Nouvelle-France sous Champlain augmenta avec régularité du en grande partie aux alliances durables forgées avec les tribus des Grands-Lacs. Cet article juxtapose les deux tentatives de colonisations françaises et postule que les efforts de Champlain aboutirent car il savait s’adapter aux exigences masculines et à la creation de liens d’amitié de rigueur chez ses alliés, contrairement à ce que se passa en Floride. La guerre avec les Agniers, qui se limita à deux batailles en 1609–1619, fut l’occasion pour Champlain et les hommes Algonquins de démontrer ce que signifiait courage et virilité. La décision de Champlain de nouer une alliance avec les tribus des Grands-Lacs contre les Agniers (membre de la ligue des Iroquois) qui étaient perpétuellement belliqueux n’aboutit pas seulement à un respect mutuel, mais à une connaissance de valeurs masculines communes concernant la prouesse militaire et le courage. Les Indiens et Champlain connaissaient l’importance de démontrer une forte masculinité à la guerre. Champlain reconnaissait qu’il était crucial pour créer et conserver une alliance de faire une bonne prestation sur le champ de bataille et posséder un courage propre aux hommes. Cette similitude permet à Champlain et ses alliés de developer un plus grand sens d’égalité. Contrairement à Jean Ribault et René Laudonnière en Floride le siècle précédent, Champlain s’engageait avec enthousiasme dans les rites autochtones ce qui conduisit à la création d’amitiés chaleureuses. Ces rites masculins produisirent de la stabilité en Nouvelle-France et, au final, le succès de la colonie.

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