Abstract
Prèsqu’un siècle après sa mort, Marianne Verdon Richelet est devenue le modèle pour un personnage dans l’histoire courte de Kate Chopin, «The Maid of Saint Philippe », située dans un village français du XVIIIe siècle dans la vallée du Mississippi. Comme son homologue fictif, Marianne était une femme forte et indépendante, mais les événements réels de sa vie ont différé nettement de ceux de l’histoire. Née en France, elle a émigré en Amérique avec ses parents, s’est mariée dans son adolescence et est devenue une jeune veuve. Dans les années 1770, elle s’est installée à Saint Louis avec son deuxième mari, Joseph Verdon. Lorsque le mariage s’est avéré malheureux, elle a défié la convention et a obtenu une séparation juridique avec un contrat qui lui a donné le contrôle de la propriété substantielle et la garde de ses enfants. Vivante comme une femme seule, avec l’aide d’éminents voisins, elle a exploité une entreprise commerciale fructueuse, l’opération des bateaux sur le fleuve. Elle est également devenue la matriarche d’une longue lignée de femmes formidables, y compris sa fille Victoire, qui ont partagé des histoires de Saint Louis avec une arrière-petite-fille nommé Kate. Chopin a romancé les expériences de son ancêtre féminin, soulignant son désir de liberté. Cet article s’appuie sur des sources primaires, y compris les actes de mariage, de biens d’immobilier, et les dossiers du tribunal, pour un aperçu dans la vie d’une femme extraordinaire. Une étude approfondie de ces documents dans le cadre de recherches antérieures sur l’identité sexuelle dans les établissements français par Susan Boyle et d’autres, fait une lumière nouvelle sur la vie sociale, économique et juridique des femmes coloniales françaises en Amérique du Nord.