Abstract

En 1763, le traité de Paris a mis fin à la guerre de Sept Ans. Ce traité amena des changements géopolitiques profonds car il transféra les colonies du vaste empire français d’Amérique septentrionale aux Anglais, aux Espagnols et, plus tard, aux Américains. Dans les années qui suivirent la fin du conflit, l’incertitude politique provoqua d’ailleurs beaucoup d’inquiétude parmi les créoles français de l’intérieur du continent, surtout concernant la préservation de leurs droits de propriétés et de leurs droits civils. Les créoles français adressèrent donc de nombreuses pétitions pour s’assurer de la reconnaissance de leurs droits comme sujets et citoyens. Il reste toutefois à mieux comprendre comment les anciennes lois françaises furent préservées, voire renforcées, sous les nouveaux régimes impériaux. Cet article examine comment les créoles français ont utilisé la loi de l’Ancien régime (la coutume de paris) et, en particulier, la procuration, pour gérer leurs successions familiales entre le pays des Illinois et le Canada après la guerre de Sept Ans. Il démontre qu’en faisant appel à cette loi pour préserver leurs propriétés familiales, les créoles français ont réussi à maintenir une cohésion sociale en Amérique française, cohésion qui s’étendait bien au-delà des nouvelles frontières coloniales.

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